Char (René) : Dehors la nuit est gouvernée

Peuple de roseaux bruns lèvres de pauvreté dentelles haletantes au levant de son sillage gravi entée en flamme
Je baise l'emplacement de sa chair fondée
Derrière la vitre toutes les fièvres écrasées bourdonnent se raffinent
Lauréat des yeux transportés
Jusqu'au torrent pour la lécher au fond de sa faille
Secoue-toi infirme vent de portefaix
Tu pèses nuisible sur le commerces des grades
Son encolure n'a pas renoncé au feuillage de la lampe
Les liens cèdent L'île de son ventre marche de passion et de couleurs s'en va
La hampe du coquelicot révolte et fleur meurt dans la grâce
Tout calme est une plainte une fin une joie

Monstre qui projetez votre humus tiède dans le printemps de sa ville
Ventouse renversée au flanc de l'agrément du ciel
Souffrez que nous soyons vos pèlerins extrêmes
Semeurs ensevelis dans le labyrinthe de votre pied.

Dehors la  nuit est gouvernée. 1937-1938

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