Ce Verbe total et vivant qui vous pénètre à travers lames et vents, sonore hommage à votre ample silence, n’est-il pas l’avènement des âmes décousant nos lèvres d’un coup d’aile ? n’est-il pas l’enthousiasme organique des mots, fourmis d’encre imprégnées enfin des sept couleurs ? oh ! n’est-il pas l’ascension des langages du sol vers les buissons ardents où le Peuple en triomphe exprime l’azur ?
Les voix actives de ces êtres unis pour vous offrir un bouquet de paroles, ne sont-ce pas des étoiles de plus au firmament suave du lyrisme, étoiles se nouant aux étoiles d’hier pour à la longue devenir à elles toutes un Soleil, de même que les coeurs des hommes, se fondant ensemble à force de s’aimer, formeraient l’évidente statue de la Divinité ?
Au malingre roseau du scribe solitaire a succédé le multiple tuyau de l’orgue universel. Les souffles en faisceau déjà gonflent la masse clamant sa fanfare d’instruments humains, comme vous dans la mer, ô Péris, chacun de nous figure une onde au pays de la vie, et le peuple à côté du poète a désormais le droit de signer les chefs-d’oeuvre indivis, — car la Beauté c’est tout le monde !
Juin 1927. Glorifications (1914-1930)
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire