Stevens (Wallace) : Domination of Black

Domination of Black

At night, by the fire,
The colors of the bushes
And of the fallen leaves,
Repeating themselves,
Turned in the room,
Like the leaves themselves
Turning in the wind.
Yes: but the color of the heavy hemlocks
Came striding.
And I remembered the cry of the peacocks.
 
The colors of their tails
Were like the leaves themselves
Turning in the wind,
In the twilight wind.
They swept over the room,
Just as they flew from the boughs of the hemlocks
Down to the ground.
I heard them cry -- the peacocks.
Was it a cry against the twilight
Or against the leaves themselves
Turning in the wind,
Turning as the flames
Turned in the fire,
Turning as the tails of the peacocks
Turned in the loud fire,
Loud as the hemlocks
Full of the cry of the peacocks?
Or was it a cry against the hemlocks?
 
Out of the window,
I saw how the planets gathered
Like the leaves themselves
Turning in the wind.
I saw how the night came,
Came striding like the color of the heavy hemlocks
I felt afraid.
And I remembered the cry of the peacocks.

Wallace Stevens


Domination du noir

La nuit, au coin du feu,
Les couleurs des buissons
Et des feuilles tombées,
Se répétant elles-mêmes,
Tournaient dans la chambre
Comme les feuilles mêmes
Tournent dans le vent.
Oui : mais la couleur des lourds sapins
Est venue à grands pas.
Et je me suis souvenu du cri des paons.

Les couleurs de leurs traînes
Étaient comme les feuilles elles-mêmes
Qui tournent dans le vent,
Dans le vent du crépuscule.
Elles ont balayé la chambre
Tout comme elles volaient des branches des sapins
Jusqu'au sol.
Je les ai entendu crier... les paons.
Était-ce un cri contre le crépuscule,
Ou contre les feuilles elles-mêmes
Qui tournent dans le vent,
Qui tournent comme les flammes
Tournent dans le feu,
Tournant comme les queues des paons
Qui tournent dans le feu bruyant,
Bruyant comme les sapins
Pleins du cri des paons ?
Ou était-ce un cri contre les sapins ?

Dehors par la fenêtre,
J’ai vu comment s'assemblaient les planètes
Telles les feuilles elles-mêmes
Qui tournent dans le vent.
J’ai vu comment venait la nuit,
Marchant à grands pas comme la couleur des lourds sapins.
J'ai eu peur.
Et je me suis souvenu du cri des paons.

Ce poéme a inspiré le tableau "Hemlock" de Joan Mitchell

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